QUELLE EST LA TÂCHE D’UN PROFESSEUR dans une école spirituelle ?
Tout d’abord, première tâche, il doit posséder un Flux Spirituel suffisamment fort pour enflammer les autres. La métaphore de la torche : pour allumer une autre torche, il est nécessaire de la connecter à celle qui brûle. Et ensemble, elles brûleront davantage. Lorsque de nombreux chercheurs se rassemblent dans une école spirituelle, le potentiel de chacun d’eux augmente avec le groupe. Mais parfois, la torche ne s’allume pas. Vous l’avez retirée du tas, et elle ne brûle plus toute seule, car elle brûlait avec la flamme de quelqu’un d’autre. Métaphoriquement parlant, la tâche d’apprentissage dans une école ou une tradition spirituelle est la suivante : « enflammer » le flux spirituel de l’étudiant au point qu’il brûle de lui-même. Et si il brûle de lui-même, alors il n’est plus nécessaire pour le professeur de le motiver à se développer, socialement ou spirituellement.
L’inflammation d’une personne, son initiation – se produisent par des actes répétés d’expansion de conscience, des tentatives de montrer à une personne certaines situations d’un point de vue plus global que celui auquel elle est habituée, comme pour « l’élever » au-dessus de la situation. Du point de vue énergétique, de telles élévations répétées pompent une personne avec l’énergie de sahasrara. Et entraîner son appareil catégoriel plus complexe, dans le cadre duquel il serait capable de comprendre sa nouvelle vision : c’est le transfert de l’énergie d’ajna. Sinon, l’expérience de sahasrara vécue ne sera qu’un souvenir vif et ne changera pas globalement une personne, ne lui donnera pas de nouveaux outils d’action. L’apprentissage d’une “langue” aussi complexe est la deuxième tâche du professeur.
La troisième tâche du professeur est la correction. En fait, il remplit en partie le rôle d’un noyau humain. Autrement dit, lorsqu’une personne “dérape dans les virages”, elle a besoin d’être un peu corrigée. Car parfois il lui manque sa propre maturité, sa propre expérience, pour ne pas se laisser emporter, “sortir de la voie” dans le processus de développement.
Enfin, la quatrième tâche est de créer son propre processus d’apprentissage, c’est-à-dire fournir des méthodes, des techniques et des expériences qui ne se limitent pas à la sienne, mais qui font partie d’expérience intégrale, de la tradition.
Andriy SAFRONOV